Traitement des lésions pré cancéreuses
Schématiquement, il existe 2 types de lésions : les lésions de haut grade et celles de bas grade.
On pense que les lésions de bas grade ne deviennent pas cancéreuses, ce ne sont que le signe de la présence du virus. Chez une femme non fumeuse de moins de 35 ans, ces lésions disparaissent sans traitement dans les 2 ans dans environ 95% des cas.
Lorsqu’une lésion de bas grade persiste au-delà de 2 ans de surveillance, on peut commencer à envisager de la traiter. Le traitement recommandé est la destruction par laser, il peut être réalisé avec ou sans anesthésie. En général ce traitement n’a aucune conséquence sur les grossesses.
La lésion de haut grade, elle, comporte un risque de transformation cancéreuse. Elle doit donc être traitée. En fait c’est l’objectif principal du dépistage.
Le traitement recommandé est l’exérèse, c’est-à-dire qu’on doit l’enlever pour la faire analyser, afin de s’assurer qu’il n’y a pas de cellules cancéreuses. Cette opération s’appelle une conisation. C’est une intervention simple, réalisée en ambulatoire (entrée et sortie le même jour), le plus souvent sous anesthésie générale ou loco-régionale (on n’endort que le bas du corps, comme une péridurale). La plupart du temps il n’y a pas de douleur après l’intervention, et il n’est pas nécessaire d’arrêter de travailler.
Après une conisation, on ne doit pas utiliser de tampons (on peut utiliser des protections), ni prendre de bain (on peut prendre une douche), ni avoir de rapports sexuels pendant une quinzaine de jours.
C’est une intervention à bas risque, mais il peut y avoir des saignements, notamment une dizaine de jours après. C’est habituel et cela s’appelle la « chute d’escarre ». Très rarement ce saignement retardé peut être hémorragique et nécessiter un traitement.
Après l’intervention il est nécessaire de revoir le chirurgien pour remettre les résultats et contrôler la cicatrisation.
Aujourd’hui les techniques utilisées pour la conisation (anse diathermique, intervention sous colposcopie) ont permis de réduire considérablement les conséquences sur la grossesse et l’accouchement. Les femmes qui ont subi cette intervention et qui désirent une grossesse n’ont en général pas de problème pour tomber enceinte ni pour accoucher.
Les traitements des lésions pré-cancéreuses du col de l’utérus permettent d’éviter le cancer mais n’éliminent pas le virus. 6 mois après l’opération ou le laser, il faut effectuer un nouveau test HPV de contrôle auprès de son praticien et adapter la surveillance en fonction du résultat.
Publié le 21 janvier 2025 par dr Pierre Kouchner