Cancer du col de l’utérus

Le cancer du col de l’utérus, avec environ 3000 nouveaux cas par an en France, est le 12ème cancer féminin. C’est donc un cancer assez rare. Néanmoins il est responsable d’environ 1000 décès par an. Il est presque toujours dû à une infection ancienne par le papillomavirus humain (HPV). Le vaccin contre l’HPV, proposé aux enfants de 11 à 14 ans, protège donc contre plus de 90% des cancers du col de l’utérus.

Ce n’est pas le fait d’être porteuse du virus qui provoque le cancer (presque tout le monde rencontre ce virus), mais plutôt de ne pas parvenir à s’en débarrasser : chez certaines personnes, le système immunitaire est moins efficace et le virus persiste dans le temps. Il peut alors entraîner des modifications des cellules qui peuvent devenir pré-cancéreuses, puis cancéreuses.

Parfois, cette immunité défaillante peut être due à un médicament (par exemple un immunosuppresseur, chez une personne greffée), à une infection par le virus du SIDA, ou à une maladie auto-immune. Mais le plus souvent, c’est le tabac, et plus exactement la nicotine, qui est responsable du déficit immunitaire.

Le cancer du col de l’utérus fait donc partie des cancers des fumeuses.

Il touche plus souvent des femmes jeunes, qui n’ont pas de suivi gynécologique. En effet, plusieurs années avant d’apparaître le cancer est précédé d’états « pré-cancéreux » qui sont détectés par le frottis. En France et dans le monde, les femmes qui n’ont pas accès au frottis et/ou à la vaccination sont donc plus touchées par cette maladie.

Lorsque des cellules cancéreuses apparaissent dans le col de l’utérus, il se développe une tumeur qui peut entraîner des saignements (notamment au moment des rapports) et des douleurs.

Pour faire le diagnostic, le médecin effectue un examen au speculum et une biopsie (un prélèvement) du col de l’utérus. Parfois les cellules cancéreuses sont découvertes sur l’analyse d’une pièce de conisation, l’opération pratiquée pour traiter les lésions précancéreuses.

Le traitement repose, selon les cas, sur une opération, de la radiothérapie, et/ou des médicaments (chimiothérapie, immunothérapie)

La chirurgie s’adresse aux patientes qui présentent une lésion à un stade peu avancé.
Au-delà d’une certaine taille la chirurgie ne peut enlever les cellules cancéreuses en totalité et n’est plus efficace dans un premier temps.

Les différentes techniques dépendent de la taille de la tumeur (en général moins de 2 cm).

La conisation pour les lésions superficielles
L’ablation de la totalité du col (trachélectomie élargie) chez les femmes désireuses de grossesse
L’hystérectomie élargie chez les femmes non désireuses de grossesse.

Dans la même intervention ou lors d’une première intervention est réalisée l’ablation des ganglions dans le pelvis et/ou le long des gros vaisseaux de l’abdomen.

La curiethérapie

Consiste à mettre directement en contact des sources radioactives avec la tumeur. Elle nécessite une hospitalisation et la mise en place d’un moule directement sur le col sous anesthésie. Ce traitement est décrit sur cette page.

La radiothérapie

Elle s’adresse aux tumeurs plus volumineuses en traitement exclusif ou en première intention avant un traitement chirurgical (hystérectomie). Ce traitement est détaillé sur cette page. Elle est souvent utilisée en complément d’une curiethérapie ou d’un traitement chirurgical.

La chimiothérapie n’est que très rarement utilisée pour le traitement des cancers du col de l’utérus.


Publié le 21 janvier 2025 par dr Pierre Kouchner

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