Déistage du cancer du col de l'utérus
Le principe d’un examen de dépistage, c’est de diagnostiquer une maladie à un stade précoce pour mieux la soigner. On effectue un test à un grand nombre de personnes pour découvrir ou éviter quelques cas. Il faut donc que l’examen soit fiable, facile et peu coûteux. En France les principaux programmes de dépistage concernent les cancers du sein, du colon et du col de l’utérus.
La particularité du dépistage du cancer du col de l’utérus, qui s’effectue par un frottis ou une recherche du papillomavirus (HPV), c’est que ces examens ne recherchent pas le cancer lui-même (comme une mammographie, par exemple), mais les états qui précèdent la maladie. Ces anomalies sont très fréquentes, et guérissent toutes seules le plus souvent. Un résultat anormal du frottis, ou un test HPV positif, ne signifient donc pas qu’il y a ou qu’il y aura un cancer, mais nécessitent des examens et une surveillance particulière.
Le programme s’adresse aux femmes de 25 à 65 ans :
-Avant 25 ans, le risque d’avoir un cancer est extrêmement rare, et l’infection par l’HPV est très fréquente
-Après 65 ans (si les examens ont été effectués régulièrement jusque-là), le risque d’attraper ou de réactiver un virus HPV est rare, et le délai moyen entre l’infection par HPV et la survenue du cancer est d’une quinzaine d’années
-Certaines femmes ne rentrent pas dans le programme de dépistage : soit parce qu’elles ont un risque plus élevé (traitement immunosuppresseur par exemple), soit parce qu’elles ont été traitées pour une lésion pré-cancéreuse (ce n’est plus du dépistage mais de la surveillance)
Entre 25 et 30 ans le test s’effectue par un frottis (l’analyse des cellules du col de l’utérus). Il n’y a pas d’intérêt à réaliser une recherche d’HPV en première intention car à cet âge-là, encore beaucoup de femmes sont porteuses.
A 25 ans on effectue donc un premier frottis, puis un second l’année suivante, puis tous les trois ans, si ces examens sont normaux.
À partir de l’âge de 30 ans, le test repose sur la recherche du virus HPV. S’il est négatif, le suivant est réalisé 5 ans après.
Un examen normal ou négatif ne dispense pas de consulter son gynécologue, son médecin ou sa sage-femme une fois par an !
Que ce soit pour un frottis ou un test HPV, le prélèvement est réalisé de la même manière, par une petite brosse au niveau du col de l’utérus. Il peut être pratiqué par un médecin ou une sage-femme et en général il ne fait pas mal.
Si le résultat est anormal, votre praticien vous expliquera la conduite à tenir. Le plus souvent il faut faire un examen plus précis du col, appelé colposcopie.
Publié le 21 janvier 2025 par dr Pierre Kouchner