Le lichen scléreux vulvaire
Qu’est-ce-que c’est ?
Le lichen scléreux vulvaire ( LSV) est une maladie chronique, responsable de modification progressive de la vulve. La peau change d’aspect, devient pâle, voir blanc nâcré, sa consistance est indurée et perd de son élasticité.
Avec le temps, les reliefs de la vulve se transforment, les petites lèvres disparaissent en fusionnant avec les grandes lèvres, le clitoris est enfoui, caché par le capuchon clitoridien.
Qui est concerné ?
Cette pathologie survient le plus souvent entre 50 et 60 ans, mais les petites filles peuvent être également atteintes. Sa fréquence dans la population générale n’est pas connue, car c’est une pathologie rare, souvent mal diagnostiquée.
Quand consulter ?
Le maître symptôme est un prurit : démangeaison chronique souvent nocturne de la vulve, souvent pris à tort pour une mycose.
Parfois le lichen est asymptomatique, de découverte fortuite par le gynécologue.
Quelle est l’évolution de la maladie ?
En l’absence de traitement, la maladie évolue à bas bruit, avec une modification anatomique, un rétrécissement de l’orifice vulvo-vaginal, source de douleur à la pénétration et de fissure vulvaire.
Est-ce une lésion précancéreuse ?
Le cancer de la vulve est rare; certains de ces cancers se développent sur un lichen scléreux non traité ( 4 à 5 % des cas). Il est important d’être surveillé pour rechercher des lésions suspectes : lésion blanche épaisse résistant au traitement médicamenteux appelée leucoplasie, une lésion érosive ne cicatrisant pas, une lésion bourgeonnante saignotant au contact. Ces symptômes doivent vous faire consulter.
Quelle est l’origine du lichen scléreux vulvaire ?
On ne connait pas la cause du LSV. C’est une inflammation chronique qui évolue par poussée. Ce n’est donc pas contagieux.
Comment faire le diagnostic ?
Le diagnostic est clinique sur l’aspect des lésions. Une biopsie vulvaire permet de confirmer le diagnostic.
Comment traiter un lichen scléreux vulvaire ?
Le traitement est simple et très efficace par l’application au long cours d’une crème à base de corticoides de classe I. La durée du traitement et la fréquence d’application de la crème dépend de chaque patiente. Une surveillance rapprochée par un gynécologue spécialisé est indispensable afin de rechercher des lésions suspectes.
Quand la chirurgie vulvaire est-elle indiquée ?
Lorsque le lichen est de découverte tardive, la maladie est étendue et a modifié les reliefs vulvaires, entrainant un rétrécissement de l’orifice vulvo-vaginale, et des synéchies (adhérences), parfois un encapuchonnement du gland du clitoris. Les dermocorticoïdes n’ont pas d’effet sur ces remaniements anatomiques.
Une zone fragile, en regard de la fourchette vulvaire, se fissure à chaque tentative de rapport. Une chirurgie réparatrice vulvaire est indiquée dans ce cas. Elle consiste à retirer la zone cicatricielle et douloureuse, puis elle sera recouverte par un lambeau d’avancement de vagin postérieur. Il s’agit d’une chirurgie simple appelée vulvopérinéoplastie.
D’autre part, si après un traitement par dermocorticoides bien mené, il persiste une lésion de leucoplasie (lésion blanche, à la surface épaisse et rugueuse), une exérèse chirurgicale doit être pratiquée, pour rechercher une lésion pré-cancéreuse.
Publié le 18 mars 2020 par dr Stéphanie Deis